Bienvenue sur piarc.org !

PIARC (Association mondiale de la Route), fondée en 1909 et composée de 125 gouvernements membres du monde entier, est le forum mondial d'échange de connaissances et d'expériences sur les routes, les politiques et les pratiques du transport routier. Dotée du statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies, l'Association contribue à un développement mondial stable et durable du secteur routier et du transport.

Ce site utilise des cookies afin d’optimiser son fonctionnement. Ils vous permettent d'accéder en toute sécurité à votre espace personnel et de télécharger nos publications. Vous acceptez leur utilisation en cliquant sur le bouton « Accepter ».

Webinaire international "Pays à faible revenu - Impact de la transition écologique et climatique sur la préparation des projets : financement, formation, normes techniques"

14 décembre 2022, organisé depuis Paris (France)

Ce webinaire a été organisé par le Groupe d’étude (GE) 1.3, chargé de la bonne préparation des projets routiers dans les pays à revenu faible et moyen inférieur (PRFM).

L'objectif du webinaire était de présenter le travail du Groupe d'étude 1.3, et d'analyser l'impact possible sur les projets routiers de l'engagement des banques de développement à aligner leurs investissements sur l'Accord de Paris à partir de 2023.

Résumé du wébinaire

Michel Démarre, Président du Groupe d'étude 1.3, a présenté les principales conclusions du Groupe d'étude 1.1 sur la bonne préparation des projets routiers : des sujets ont été identifiés comme étant de la plus haute importance pour atteindre cet objectif, à savoir la gestion des acteurs, la gestion des risques et la gestion de la communication. Cependant, en raison du manque de participants des PRFM dans le Groupe d'étude 1.1, il a été décidé d'étendre la réflexion spécifiquement aux PRFM à travers un nouveau groupe d’étude, le 1.3. Certains sujets spécifiques aux PRFM ont été identifiés, tels que le financement des études préliminaires, la rétention de cadres compétents dans les administrations des routes et des transports et la disponibilité de normes et de guides techniques nationaux. De plus, l'alignement des investissements routiers sur l'Accord de Paris va probablement ajouter de la complexité et nécessiter un financement supplémentaire pour la préparation des projets.

Le professeur Lavagnon Ika, de l'Université d'Ottawa, a fait une présentation intitulée "Pour éviter une route sans issue en Afrique, pensez au contexte dans la préparation de votre projet". Si l'on estime parfois que 50% des projets échouent en Afrique, cela signifie aussi que 50% réussissent. Le professeur Ika a présenté quelques exemples d'échecs dont l'origine est à rechercher dans le contexte du projet. Le contexte est défini comme "le cadre formel et informel dans lequel une situation se produit, comprenant les circonstances économiques, politiques, légales, géographiques, historiques, socioculturelles, environnementales, institutionnelles ou managériales et/ou l'interaction continue entre la situation et le cadre". Ce dernier point est souvent négligé : les éléments contextuels sont dynamiques ; le projet interagit avec eux et peut les modifier de manière inattendue. Par conséquent, les clés de la réussite d'un projet sont des niveaux élevés d'engagement, de collaboration, d'alignement et d'adaptation des acteurs : faire face à la complexité et à l'incertitude exige de prendre en compte cette dimension temporelle, ce qui peut conduire, par exemple, à réévaluer la valeur du projet pour les acteurs non seulement pendant la préparation du projet, mais aussi pendant sa mise en œuvre.

Jean-François Marteau, responsable de la « Pratique globale Transport pour l'Afrique de l'Ouest » (Banque mondiale), a commenté l'impact possible de l'Accord de Paris sur les projets routiers financés par la Banque.

Le portefeuille de la Banque mondiale comprend toujours plus de 50 % de projets routiers, même si le secteur routier est sous pression à la Banque mondiale depuis un certain temps, en raison de la violence faite aux femmes dans certains projets de la Banque mondiale, et également de l'agenda climatique.

Une analyse approfondie a toutefois montré le rôle important que joue le secteur routier pour minimiser les conséquences des événements climatiques. Par conséquent, l'accent est désormais mis sur les infrastructures résilientes, car les perturbations causées par les risques naturels, ainsi que le mauvais entretien et la mauvaise gestion des infrastructures, coûtent aux ménages et aux entreprises environ 20 fois plus que les coûts directs de l'infrastructure.

Des évaluations de la vulnérabilité des réseaux routiers sont réalisées et partagées avec d'autres banques de développement, dans le but de définir les routes prioritaires et de fournir un certain degré de redondance du réseau, l'entretien étant toujours considéré comme essentiel. Ce nouvel accent mis sur la résilience aura un impact à la fois sur la conception des projets et sur les politiques routières générales (par exemple, les normes de conception des routes, la gestion des actifs et, bien sûr, la politique d'entretien).

L'analyse a également montré que des progrès peuvent être réalisés tant au niveau de la planification du système que de la capacité institutionnelle.

Les projets ont été examinés à la loupe au cours des six dernières années :

  • Comptabilité des gaz à effet de serre (GES)
  • Évaluation économique tenant compte d'un prix fictif du carbone
  • Examen des risques liés au climat et aux catastrophes
  • Quantification des co-bénéfices climatiques, qui ont considérablement augmenté au cours de cette période.
  • Mise en place d'une série d'indicateurs climatiques pertinents.

En ce qui concerne l'alignement sur l'Accord de Paris, la Banque vérifiera que les projets sont conformes à la trajectoire du pays vers de faibles émissions de GES. Certains projets seront considérés comme universellement alignés (par exemple, la remise en état de routes existantes, la connectivité des routes rurales, l'amélioration de la résilience et/ou de la sécurité) ; d'autres (par exemple, une expansion significative de la capacité routière) seront vérifiés par rapport à l'Accord de Paris. Une approche équilibrée sera recherchée entre la nécessité du développement et les considérations climatiques. Une méthodologie est en cours d'élaboration à cette fin ; les lignes directrices correspondantes devraient être disponibles l'année prochaine.

Un financement supplémentaire sera également recherché car des ressources supplémentaires seront nécessaires pour le travail de préparation.

Vidéo du webinaire

Quelques éléments à retenir de la séance de questions-réponses :

  • La sécurité routière et la résilience seront prises en compte dans l'approbation des projets.
  • Comme les audits de conception de sécurité, les audits de conception de résilience pourraient être introduits à l'avenir.
  • HDM-4 sera mis à jour pour intégrer la sécurité et la résilience.
  • Il existe une sensibilité accrue dans les PRFM aux risques liés aux coupures de route.